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Juste avant une heure du matin, deux torpilles percutèrent le côté du navire. Alors que la poupe du Stueben s’élevait très haut hors de l’eau, des centaines de personnes sautèrent par-dessus bord, incluant celles qui furent broyées par les hélices toujours en mouvement. En sept minutes le bateau plongea sous les vagues, faisant taire rapidement un cri de masse final qui semblait provenir d’une seule et même voix. Sur les passagers à bord, seulement quelques centaines survécurent. T. Goodrich Comme une sorte d’animal sauvage énorme, l’Armée Rouge se rapprochait du cœur de l’Allemagne. Dans d’innombrables villes et villages allemands le même mode opératoire se répétait. Le cauchemar sanglant qui enveloppa la Côte baltique était typique de ce qui transpirait partout où les Soviétiques occupaient le sol allemand. Dans de nombreux endroits : Silésie, Prusse, Poméranie, dans les communautés allemandes : Tchécoslovaquie, Yougoslavie, Pologne, Hongrie, une horreur similaire s’y produisait depuis des semaines. Là, les atrocités horribles augmentaient vraiment. Comme si les soldats rouges étaient dans une course folle l’un contre l’autre, pour voir qui pourrait détruire, assassiner et surtout qui pourrait violer le plus. Pendant ce temps, les forces américaines et britanniques perçaient à travers les lignes allemandes dans l’Ouest. Contrairement au front de l’Est, cependant, les soldats allemands étaient bien conscients que les ennemis auxquels ils étaient confrontés dans l’Ouest étaient signataires de la Convention de Genève. Selon cet accord les soldats allemands capturés ou qui se rendaient, étaient protégés par la loi. Avec l’Armée Rouge rugissant à travers l’Allemagne depuis l’Est, beaucoup d’Allemands espéraient secrètement que les Américains pourraient occuper ce qui restait du Reich avant que les Communistes ne le fassent. Ce n’était pas un secret que les Allemands de tous bords considéraient les Américains et les Britanniques comme un moindre mal. Malheureusement, ils n’eurent pas toujours raison. DÉFAITE DANS L’OUEST Au printemps de , alors que les Berlinois se préparaient à défendre leur capitale contre l’encerclement de l’Armée soviétique, les Allemands à l’Ouest se battaient aussi pour stopper la marée alliée. Contrairement à la sauvagerie rugissante à l’Est, lourde de férocités cauchemardesques, la défaite dans l’Ouest s’est faite méthodiquement, sans relâche et, à en juger par les normes de l’Est, presque silencieusement. Alors que le front de l’Ouest se rapprochait, les civils attendaient avec impatience l’arrivée des Alliés. Contrairement aux »randonneurs » terrifiés à l’Est, relativement peu d’Allemands de l’Ouest abandonnèrent leurs maisons. Les liens raciaux et culturels avec l’ennemi, en particulier avec les Américains, étaient tout simplement trop forts pour susciter la même terreur qu’envers les Soviétiques. Loin de fuir l’avancée des Alliés, de nombreux civils, en fait, allaient au devant d’eux pour les accueillir. Les Allemands se rendaient peu compte qu’une décennie de propagande juive avait rendu les Américains peut-être encore plus haineux que les Soviétiques. Contrairement à l’Armée Rouge sauvage et inimaginable, les commandants militaires américains auraient facilement pu empêcher les crimes commis contre les civils sans défense, s’ils l’avaient seulement voulu. Dans la plupart des cas, cependant, ils ne l’ont pas fait. Dirigeant la charge contre le peuple allemand, le Général Dwight Eisenhower, un homme dont la haine contre tout ce qui était allemand était bien connue. Dans la même veine que Staline et Roosevelt, Eisenhower préconisait le massacre pure et simple des Officiers de l’Armée allemande, les membres du parti «Nazi» et autres. En tout, selon le commandant des forces alliées, au moins dirigeants allemands devaient être »exterminés ». Sans surprise, ce sentiment d’en haut filtra rapidement vers le bas. »Un bon allemand est un Allemand mort » devint le sentiment omniprésent. »Ne faites aucun prisonnier » était l’accord tacite. Par dizaine de milliers, capturés ou se rendant, les Allemands étaient tout simplement abattus sur place. Alors que les forces américaines s’étendaient vers Munich à la fin d’avril , la plupart des gardes allemands des camps de concentration près de Dachau prirent la fuite. Malgré les panneaux à la grille avertissant Interdiction d’entrer Épidémie de Typhus », plusieurs centaines de soldats allemands furent condamnés à la prison pour maintenir l’ordre et organiser le transfert de plus de prisonniers aux Alliés. Quand les Américains arrivèrent à Dachau le jour suivant, ils furent horrifiés par ce qu’ils ont vu. À l’extérieur de la prison il y avait des wagons plein de cadavres de gens morts de faim et de maladie. À l’intérieur du camp, une pièce encombrée de corps nus et décharnés fut aussi découverte. Déséquilibrés par le cauchemar, certains que Dachau était la preuve des atrocités dont ils avaient tant entendu parler en Amérique, les Officiers tournèrent leurs troupes déchaînées sur les soldats allemands maintenant désarmés. Un soldat américain Les hommes blessaient délibérément les gardes. Beaucoup de gardes se sont fait tirer dans les jambes, afin qu’ils ne puissent pas bouger. Ils étaient ensuite remis aux prisonniers, un garde fut décapité avec une baïonnette, d’autres mis en pièces, membre par membre. » Pendant que les tortures se déroulaient, un lieutenant força plus de prisonniers allemands contre un mur, installa deux mitrailleuses, puis ordonna à ses hommes d’ouvrir le feu. Ceux encore en vie quand la fusillade pris fin, furent forcés à rester debout au milieu du carnage, pendant que les mitrailleurs rechargeaient. En tout plus de soldats allemands sans défense furent abattus de sang froid. Comme touche finale, les citoyens de Dachau furent obligés d’enterrer les milliers de corps dans le camp, garantissant ainsi la mort par maladie de plusieurs autres. Peu d’Américains en prirent conscience, car peu d’entre eux s’en soucièrent, mais les conditions dans les villes et les villages allemands n’étaient guère mieux qu’à Dachau. À cause des attaques aériennes américaines et britanniques